À travers cette rencontre, Faouzia Charfi propose une exploration critique et nuancée des dynamiques contemporaines de la production scientifique dans les sociétés héritières de la civilisation islamique, à la lumière de leur riche patrimoine intellectuel. Elle analyse les conditions historiques ayant permis l’émergence, puis le déclin relatif, d’un âge d’or scientifique en terre d’Islam, en interrogeant les mécanismes de transmission, d’oubli et de réappropriation des savoirs. L’intervention porte également sur la tension persistante, mais non figée, entre rationalité scientifique et discours religieux, en explorant les enjeux épistémologiques, politiques et culturels de cette dialectique. La place des femmes dans le champ scientifique est abordée comme un révélateur des rapports de pouvoir traversant les institutions du savoir, entre tradition, modernité et aspirations à l’égalité. Faouzia Charfi est physicienne et professeure, à la Faculté des Sciences de Tunis, à l’Institut Préparatoire aux Études Scientifiques et Techniques (IPEST), qu’elle a dirigé de 1995 à 2001, ainsi qu’à l’École Normale Supérieure de Cachan (France). Engagée politiquement depuis les années 1960, elle a occupé brièvement le poste de Secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur en 2011, avant de démissionner. Membre de plusieurs académies et institutions scientifiques, elle a largement contribué à la diffusion et à la valorisation des sciences en Tunisie. Lauréate de nombreuses distinctions prestigieuses, parmi lesquelles la Médaille Rammal, la Légion d’Honneur, le Prix Zoubeida Bchir et la Médaille de la Chaire de l’Institut du Monde Arabe. Figure majeure de la pensée scientifique et critique en Tunisie, elle poursuit ses engagements intellectuels et citoyens avec la même rigueur et la même exigence. Cette rencontre est animée par Hatem Bourial, journaliste, animateur radio, écrivain et médiateur culturel et proposée par Amira Zili. Chercher dans cette vidéo